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Tenir un journal d'activité (3/4): Les rituels

Tenir un journal d'activité (3/4): Les rituels

KEEP A DIARY, AND SOMEDAY IT’LL KEEP YOU.
— Mae West

Voici le troisième post de cette série de quatre consacrés à la technique du journal d’activité. Après avoir exploré les bénéfices de la tenue d’un tel journal, et les principes qui l’encadrent dans les deux premiers posts, voici le moment de parler de ses rituels, c’est-à-dire des moments concrets de notre journée où nous allons interagir avec notre beau journal tout neuf…

Au programme :

  • Rituels du Journal d’Activité

    • Ouvrir le journal

    • Nourrir le journal

    • Clore le journal

    • Donner une forme à nos journées

  • Exploiter le Journal d’Activité

    • Faire retour vers le passé

    • Voir le cycle de vie d’un projet

    • Exploiter des indicateurs au long cours

Rituels du Journal d’Activité

Ces moments d’interaction avec notre journal au quotidien sont au nombre de trois. Il y a

  • Le moment où nous ouvrons une nouvelle entrée de journal pour le jour tout neuf qui s’ouvre devant nous ;

  • Le ou les moments où nous remplissons cette nouvelle entrée d’éléments qu’il nous paraît intéressant d’associer dans notre journal à la date d’aujourd’hui, et enfin

  • Le moment où nous allons clore cette entrée, et du même coup la journée qu’elle représente.

Ouvrir le Journal

Comme tous les rituels, ceux associés au journal se déroulent en trois parties : un déclencheur (qui lance le rituel), un protocole (qui régit le déroulé du rituel) et un critère d’arrêt (qui en marque la fin et permet de passer à autre chose).

Déclencheur : Le tout premier acte de ma journée de travail (après l’envoi de la Citation du Jour, un autre rituel) est la création d’une entrée de journal pour le jour nouveau qui s’ouvre.

Protocole :

  1. J’ouvre une nouvelle “page” de l’outil que j’ai choisi comme contenant de mon journal (et qui fera l’objet du prochain post de cette série)

  2. J’écris la date du jour

  3. Si nécessaire, j’y crée la structure retenue pour mon journal (dans mon cas, des sections “Nourrisseurs”, “Catalyseurs”, “Inhibiteurs” et “Toxines” vues dans le post sur les principes du journal.)

Critère d’arrêt : Fin du protocole. Je dispose alors d’une entrée de journal à la date du jour, encore vide mais prête à recevoir l’enregistrement des faits notables de ma journée.

Nourrir le Journal

Déclencheur : deux possibilités ici.

(Option 1) : Je remplis mon journal au fur et à mesure de mes accomplissements dans la journée. Concrètement, cela signifie qu’à chaque fois que j’achève une tâche particulière ce jour-là, je me demande si ça vaut le coup d’en garder une trace dans mon journal, et si oui je la crée.

(Option 2) J’attends la fin de la journée pour faire un retour mental sur celle-ci, et y choisir ce qu’il est intéressant d’en mémoriser. Dans ce cas cette opération se confond avec “clore le journal”.

En pratique j’utilise davantage l’option 1 que l’option 2. La première raison est que lors de journée chargées il est parfois difficile de se souvenir avec précision de tout ce que l’on a accompli si on attend le soir pour le faire.

Ensuite, inscrire dans mon journal au cours de l’avancement de ma journée mes accomplissements et mon état d’esprit matérialise mes progrès dans mes différents projets et donc me donne de l’énergie. En cas de revers ou de pensées négatives, les noter permet aussi, paradoxalement, de me les “sortir un peu de la tête” en les objectivant sur un support externe.

Enfin, devoir faire le soir un bilan complet de sa journée est plus coûteux en temps et en énergie que si ce bilan a été construit pas à pas tout au long de celle-ci. Avec la fatigue, ce coût peut être jugé trop élevé, et mettre en péril le rituel.

Protocole : Capturer en quelques mots ou plus ce que l’on pense devoir être mémorisé, possiblement dans la section appropriée (Inhibiteurs ➜ “Début de rhume, mal dormi, fatigué.”)

Critère d’arrêt : Le journal d’aujourd’hui comporte une entrée de plus.

Clore le Journal

En théorie, si le journal a été rempli au fur et à mesure de l’accomplissement de la journée, il n’est pas nécessaire d’avoir un rituel pour le clore à l’issue de celle-ci. En pratique cependant, terminer sa journée par un petite visite à son journal est de mon point de vue une excellente façon de terminer sa journée, en écho à la création de l’entrée du jour qui a marqué son commencement.

Déclencheur : La journée de travail est finie.

Protocole : On relit l’ensemble des items mémorisés dans le journal à ce stade. On complète cette liste si des choses notables ont été oubliées. C’est aussi à ce moment-là qu’on peut mettre à jour des indicateurs globaux que l’on a décidé de suivre dans son journal, par exemple en affectant une note globale à la qualité perçue de sa journée de travail.

Critère d’arrêt : L’entrée du jour de notre journal est complète, au sens où elle contient une trace des choses qui nous paraissent devoir être gardées en mémoire comme marquantes de cette journée.

Donner une forme à nos journées

Sous leur apparente simplicité, ces trois rituels associés au journal d’activité sont de mon point de vue loins d’être anodins.

Ils permettent en effet de percevoir et de se représenter chacune de nos journées non comme une suite d’évènements plus ou moins décorrélés, voire accidentels, mais comme un tout, une tentative d’avoir fait avancer notre petit esquif personnel vers son but à travers courants, vents et marées.

La façon dont le travail est organisé de nos jours, et les outils dont nous disposons pour le faire —pour ne rien dire des horribles collègues-clients-et-chefs— s’associent pour nous donner cette impression de déstructuration permanente.

“Qu’est-ce-que tu as fait aujourd’hui au travail, ma maman chérie ?” “Ouh là là, plein de truc, mon amour. Plein de trucs…” “Oui mais quoi au juste, mamounette?” “Heu… plein de trucs, je t’ai dit. Ne sois pas désagréable, mon chéri, maman est fatiguée. Et si tu continues, je demande à papa de faire des épinards.”

Mais comme nous le suggère par exemple la théorie psychologique de la Gestalt, notre esprit a besoin pour être en bonne santé de donner une structure, une forme (“Gestalt” en allemand) à notre expérience. Et qui dit forme dit fermeture, une notion centrale en Gestalt.

En nous permettant d’ouvrir, de remplir et, surtout, de clore nos journées en leur donnant la forme d’une entrée de journal, les rituels de notre journal d’activité peuvent contribuer à transformer chacune d’entre elles (même celles que nous considérons comme “ratées”) en une expérience utile et signifiante, plutôt qu’une nouvelle dose d’ “écume des jours”, avec tout le respect dû à Boris.

Exploiter le Journal d’Activité

Même si le simple fait de créer des entrées de journal pour chacune de nos journées apporte déjà un premier bénéfice, ce dernier peut bien entendu également être exploité plus tard comme une forme de mémoire, d’archive de notre vie au travail. Ceci n’est pas sa moindre utilité, en voici trois illustrations.

faire Retour vers le passé

Ainsi, à l’instar du petit moment de retour sur ma journée en forme de bilan que constitue mon rituel de clôture du journal chaque soir, je peux aussi prendre un petit moment en fin de période pour me demander “qu’est-ce qui s’est passé de notable dans ma semaine ? mon mois ? mon trimestre ?”

Pour en avoir fait l’expérience plusieurs fois, je peux assurer que répondre à cette question en deux fois, d’abord en faisant appel à ma mémoire, puis en consultant mon journal, produit toujours le même résultat : ma mémoire du vendredi soir a déjà oublié que mardi, ah oui c’est vrai, j’ai reçu cet appel de Wenjing qui m’a appris que…

voir le cycle de vie d’un projet

Une autre manière d’exploiter mon journal consiste à m’en servir pour y tailler une “tranche” longitudinale, qui ne fait apparaître que les évènements liés à un projet particulier.

Par exemple, entre mars et décembre de cette année 2021, je me suis attelé à un projet consistant à obtenir une accréditation formelle de la part d’une fédération européenne de coaching, l’EMCC. Projet long (10 mois), conséquent (100+ heures de travail), et bien entendu se résolvant en une myriade de choses différentes que j’ai effectuées jour après jour, au fil de ma Tout Doux list et de ma Today list.

Mon journal m’aide à avoir une vue historique de ce projet sous forme d’un déroulé temporel. Voici un extrait de mon journal limité aux dernières semaines, et filtré par rapport à ce projet grâce au mot-dièse #ACCREDITATION, que j’ai pris soin d’accoler à chacune des entrées quotidiennes relatives à ce projet :

Ceci est certes rendu plus facile si les entrées de mon journal peuvent être caractérisées différemment suivant les projets, mais ceci peut être fait de diverses manières en fonction de l’outil choisi (et les lecteurs de Robinson auront reconnu ici une fois de plus mon fidèle logiciel-à-tout-faire Workflowy). Sans compter qu’une simple relecture du journal page après page pour y trouver les traces du projet en question fonctionne aussi, bien entendu, même si c’est de manière un peu moins directe. Avec un journal, des questions comme :

  • “Je l’ai payée ou pas, finalement, la facture de l’accréditation ?”

  • “A quelle date ai-je envoyé mon dossier complet ?”

  • “Depuis quand n’ai-je pas travaillé sur ce sujet ?”

  • “J’ai l’impression d’avoir moins avancé en octobre qu’en septembre sur ce sujet… impression ou réalité ?”

peuvent donc ainsi trouver facilement leur réponse, sans compter l’effet positif sur la motivation de voir ainsi son projet avancer sous ses yeux, un peu comme une barre de progression vous rassure sur le fait que le fichier que vous tentez de télécharger sera bientôt disponible sur votre ordinateur.

Suivre des indicateurs au long cours

Un des nouveaux rituels que j’essaie de mettre en œuvre dans ma vie en ce moment est de consacrer un peu de temps (de l’ordre de 20’) dans chacune de mes journées de travail à quelque chose qui n’a pas de rapport avec mes projets en cours, mais qui m’apprend quelque chose dans un des domaines qui attirent ma curiosité.

J’ai appelé ce rituel “morningshot”, comme un petit café du matin (ou un calva, un rail de coke ou le harcèlement d’un subordonné, selon votre stimulant favori) : pas réellement indispensable au travail en cours, mais tellement agréable.

Mettre en place une nouvelle habitude dans sa vie n’est pas chose facile (je reviendrai probablement sur cette tentative dans un prochain post), et j’ai donc décidé pour mettre toutes les chances de mon côté de mettre mon journal à contribution.

J’ai ainsi créé un mot-dièse #MORNINGSHOT et j’ai enregistré au fil des jours la présence ou l’absence d’une séquence de morningshot dans ma vie, ainsi que ce que j’en ai fait ce jour-là. Ainsi de la semaine du 25 au 31 octobre 2021 :

On peut voir dans cet extrait de mon journal pour cette semaine-là que j’ai réussi mon pari tous les jours, à l’exception du jeudi. Pas parfait, mais assez satisfaisant tout de même (rassurez-vous, toutes les semaines n’ont pas été aussi brillantes.)

Mon journal m’aide donc ici à suivre au cours du temps un indicateur représentatif d’un aspect de ma vie dont je souhaite observer l’évolution, à l’instar de mon moral, mon poids, ma santé ou encore ma pratique sportive.

Cela fait de mon journal à la fois un outil de motivation et d’enregistrement. Motivation, car quitter la couette en hiver pour enfiler ses baskets de bon matin en requiert, toutes les sportives le savent (et tous les non-sportifs encore bien davantage). Savoir que la séance qui s’annonce sera marquée dans le marbre de mon journal pour l’éternité à la suite de toutes les autres et fera l’admiration de mes arrière-petits-enfants m’aide à vaincre mon démon intérieur couettophile.

La fonction d’enregistrement du journal sert quant à elle, dans le cas du sport par exemple, à mémoriser de manière quantifiée le résultat (la performance) de chaque séance, et ainsi de voir celle-ci évoluer au cours du temps.

Vers les outils…

Maintenant que les bénéfices, principes, et rituels de la tenue d’un journal professionnel ont été couverts dans les trois premiers posts de cette série, il ne nous reste plus qu’à discuter des outils concrets pouvant servir de support à nos journaux.

Ce sera l’objet du quatrième et dernier post de cette série.

Tenir un journal d'activité (4/4): Les outils

Tenir un journal d'activité (4/4): Les outils

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