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10 Raisons de ne pas Commencer une Tâche, 1ère Partie

10 Raisons de ne pas Commencer une Tâche, 1ère Partie

Pourquoi procrastiner maintenant, alors qu’on pourrait le faire plus tard ?
— Anonyme

Comme tout le monde, je suis sujet à la procrastination, et c'est également un sujet que je traite avec mes clients.

De cette pratique émerge pour moi une conviction: si la procrastination nous pose tant de problèmes, c'est qu'en réalité elle est multiple, et que différentes causes se liguent à différents moments pour nous convaincre que demain serait le jour idéal pour s'y mettre. 

 

 

J'ai pour ma part recensé 10 raisons différentes de ne pas commencer une tâche:

  1. Parce qu'on ne sait pas qu'on doit la faire

  2. Parce qu'on ne sait pas quand elle se terminera

  3. Parce qu'on ne sait pas par où commencer

  4. Parce qu'il est coûteux de la mettre en route

  5. Parce qu'on a peur d'échouer

  6. Parce qu'on a peur de réussir

  7. Parce qu'on surestime la difficulté

  8. Parce que faire ça c'est renoncer à faire quelque chose d'autre

  9. Parce que le résultat peut rester parfait tant qu'on ne fait qu'en rêver

  10. Parce que c'est la énième fois qu'on la remet à plus tard

Je voudrais les explorer dans ce post, en tentant de comprendre les ressorts qui se cachent derrière et en en déduisant des moyens de les combattre. 

Comme il faut bien que je procrastine un peu pour vous convaincre de ma compétence sur le sujet, voici mes réflexions sur les cinq premières, les autres suivront... un peu plus tard. 

1. Parce ce qu'on ne sait pas qu'on doit la faire

La raison la plus simple et la plus stupide de ne pas faire une tâche, c'est d'oublier qu'on doit la faire. Cela arrive fréquemment pour les petites tâches, celles qu'on promet à un collègue croisé dans le couloir par exemple...

Pourquoi ça arrive ?

Parce que nous faisons exagérément confiance à notre pauvre tête, la pire base de donnée du marché selon toutes les études disponibles.

Que faire contre ça ?

Se donner la discipline de noter systématiquement tout ce qu'on à faire dans un système de "to-do-list" quelconque (le choix est vaste, j'y reviendrai dans un futur post)

Associer systématiquement une date à chaque items noté dans cette liste

La revoir périodiquement pour s'assurer que les choses ont bien été faites en temps et en heure, ou redéfinir une date réaliste dans le futur dans le cas contraire.

2. Parce qu'on ne sait pas quand elle se terminera

Certaines tâches sont longues, très longues (réviser un examen, corriger un gros tas de copies, rédiger un article ou créer une présentation, écrire un post sur la procrastination...) On sait qu'on ne la finira pas aujourd'hui, mais on ne sait pas vraiment quand on la finira tout court (même lorsqu'on sait quand on devrait avoir fini en principe).

Pourquoi ça arrive ?

C'est toujours décourageant de se mettre en mouvement lorsqu'on ne voit pas la fin de la route. Cet aspect indéfini sape insidieusement notre motivation.

Que faire contre ça ?

Créer de la finitude, en décidant de la taille de la part de gâteau que nous allons manger aujourd'hui: corriger 15 copies, créer le plan de l'article ou travailler 2 heures (ou plutôt 4 Pomodori) sur le rapport. Alors que je marchais (ou rampais) souvent depuis le km 35, j'ai toujours réussi à franchir la ligne d'arrivée de mes marathons en courant, à partir du moment ou je commençais à l'apercevoir.

3. Parce qu'on ne sait pas par où commencer

Certaines tâches nos intimident par leur complexité. Nous voyons bien le haut de la montagne, mais celui-ci dépasse des nuages et nous ne savons pas trop quel chemin prendre le long de ses flancs escarpés et à travers ce brouillard pour y parvenir.

Pourquoi ça arrive ?

Parce que nous refusons d'admettre que l'ascension de l'Everest, ça s'organise et que cette organisation est une tâche du projet en elle-même. 

Que faire contre ça ?

"La foi consiste à monter la première marche même si on ne voit pas tout l'escalier", disait Martin Luther King. La foi en notre projet procède du même principe: la marche est moins impressionnante que l'escalier dans son ensemble, donc il faut commencer, dans mon jargon personnel, par "casser des cailloux", c'est à dire dé-com-po-ser les tâches complexes en tâches plus simples, jusqu'à ce que ces dernières soient si simples qu'on ne saurait en avoir peur. Montagne en rocher, rocher en cailloux, cailloux en gravier, gravier en sable. Gravir les montagnes, c'est dur. Marcher dans le sable, j'adore.

J'ai la flemme de passer un coup de fil pour décrocher un rendez-vous ? Très bien, mais je peux peut-être commencer à préparer ce que je vais dire lors de ce coup de fil. Encore trop dur ? Je me contente de lister toutes les questions auxquelles ma préparation devra apporter des réponses. Ca ne le fait toujours pas ? Au moins 3 questions. Et ainsi de suite.

Même si au final je n'ai fait "que" récupérer le no de téléphone de la personne à appeler, j'ai quand même gagné une nano-victoire sur mon démon procrastinateur. Et ça fait une grosse différence, psychologiquement: maintenant, je suis dans l'escalier.

4. Parce ce qu'il est coûteux de la mettre en route

Une raison toute bête de ne pas commencer une tâche est liée au "coût de l'échauffement". L'échauffement, c'est le temps de préparation nécessaire pour commencer à produire quelque chose d'utile sur une tâche donnée. Mettre la main sur les documents nécessaires, se remémorer là où nous en étions la dernière fois où nous avons touché à ce dossier, décider du temps qu'on va consacrer à cette tâche ou de l'objectif qu'on se propose d'atteindre aujourd'hui: tout cela participe à ce fameux échauffement.

Pourquoi ça arrive

Parce ce que nous ne tenons pas assez compte du fait que notre temps de travail est en général assez morcelé. Si nous n'avons que 45' a consacrer à un dossier avant notre prochain rendez-vous, et qu'il nous faut un demi-heure pour nous remettre en état de travailler efficacement sur ce sujet, un petit démon inconscient va nous souffler à l'oreille "à quoi bon investir 30 longues minutes uniquement pour se préparer à travailler un quart d'heure ? Alors que tu n'as même pas encore lu la moitié d'Internet aujourd'hui..."

Que faire contre ça ?

Plein de petites choses qui relèvent de ce que j'appelle '"l'hygiène organisationnelle":

  • Tenir ses dossiers - papier ou numériques - en ordre

    • Ne pas laisser les PJ importantes enfouies dans des emails compliqués à retrouver, mais les stocker à un endroit accessible rapidement,

    • Nommer les fichiers d'une manière qui nous aide à les retrouver,

    • Avoir les versions à jour des documents sous la main et archiver ou se débarrasser des autres,

  • Prendre le temps de "faire le ménage à fond" dans un vieux dossier qui s'est complexifié au cours du temps (la clarté d'esprit retrouvée sur le dossier en question nous récompensera de notre investissement)

  • Apprendre à utiliser les resources de notre ordinateur. Les ordinateurs modernes savent faire bien davantage de que de gérer une arborescence de fichiers:

    • Ils sont équipés de moteurs de recherche puissants, de systèmes de labels, ils savent quand les fichiers ont été créés, modifiés, et peuvent exploiter ces données à votre service,

    • Ils peuvent nous présenter les fichiers les plus récemment utilisés,

    • En apprenant à nous servir de ces fonctionnalités, nous pouvons avoir beaucoup de données sous la main sans effort.

Clore ses séances de travail intelligemment

Lorsque nous passons d'une tâche à l'autre, nous sommes tentés de laisser la première "en plan", y travaillant jusqu'au dernier moment possible avant de nous précipiter au rendez-vous suivant.

Cela est faussement productif, car ce faisant nous ne facilitions pas la reprise de cette même tâche dans quelques jours, où nous devrons nous gratter la tête en nous demandant "j'en étais où déjà ?"

Réserver au contraire les 5 dernières minutes de travail sur une tâche à un bilan prospectif de celle-ci est un investissement très productif. Un bilan prospectif, cela consiste à se demander "qu'est-ce que j'ai réalisé aujourd'hui sur cette tâche" (bilan) et "si je continuais à travailler là-dessus, quelles seraient mes prochaines actions ?" (prospectif).

En notant rapidement ces informations dans un endroit facilement accessible, nous réduisons de manière considérable le coût pour "nous y remettre" plus tard. Et ça fait une énorme différence, croyez-moi.

5. Parce qu'on a peur d'échouer

La peur d'échouer, c'est la peur de se confronter à ses propre limites, de devoir reconnaître que nous ne sommes pas aussi bons dans tous les domaines qu'on pourrait le fantasmer. Alors pourquoi s'avancer sur cette planche qui s'avance bêtement à cinq mètres au dessus de la piscine ?

Pourquoi ça arrive

Parce que nous avons tendance à ne voir que ce qui se présente immédiatement devant nous, la difficulté, et non ce qu'il y a juste derrière, le plaisir et la fierté de l'avoir vaincue, ou d'avoir tenté le coup en cas d'échec.

Il faut prendre conscience de ce qui se joue dans un tel scénario: il s'agit d'une lutte entre la peur et et la honte. La peur d'échouer se confronte avec la honte d'avoir perdu par forfait et non en jouant le match. La peur gagne au début parce que la honte commence toute petite. Mais à mesure que le temps passe, la peur reste constante et la honte augmente jusqu'à la dépasser.

Que faire contre ça ?

Au lieu de faire un match peur/honte, changeons les joueurs pour en faire une confrontation difficultés/bénéfices. Pour cela essayons de visualiser les conséquences négatives de ne pas agir, mais aussi les conséquences positives de le faire.

En second lieu, utilisons la raison no. 3 ci-dessus pour tenter de gravir une première marche, afin de dissoudre la difficulté en la cassant en petits morceaux plus simples.

Enfin, soyons aussi lucides en nous représentant honnêtement les coûts cachés de ne pas affronter ce qui nous fait peur, en terme de temps passé à y ruminer sans agir, ainsi que d'image dévalorisée de nous-même.

La suite au prochaine épisode...

Rendez-vous dans un prochain post pour explorer les 5 raisons de procrastiner suivantes, au cas où vous n'auriez pas trouvé dans celui-ci les raisons pour comprendre pourquoi vous ne l'avez pas lu plus tôt: 

  • Parce qu'on a peur de réussir

  • Parce qu'on surestime la difficulté

  • Parce que faire ça c'est renoncer à faire quelque chose d'autre

  • Parce que le résultat peut rester parfait tant qu'on ne fait qu'en rêver

  • Parce que c'est la énième fois qu'on la remet à plus tard

A bientôt !

10 Raisons de ne pas Commencer une Tâche, 2ième Partie

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